Contente d'être revenue, A. se coconnait encore
Contente d'être revenue, A. se coconnait encore sous sa couette.
" Je pense qu'elles n'ont rien remarqué. Non ! Bien sûr que non, elles sont trop occupées par leur vie et leurs petits soucis qu'elles n'entendent même plus mes silences. Alors, non, elles n'ont pas remarqué mon éloignement, mon total désintérêt pour leur vie... ni même cette douleur, ce mal qui me ronge... Un simple "bien bien, ça va" et elles renchaînaient directement sur elles. Elles et leur hypocrisie à peine déguisée d'un simple sourire et d'une intonation de voix. Et ces coeurs, si nombreux qu'elles aiment tant mettre sous ces photos. Des photos ou de simples apparences, de faux semblants."
A. n'attendait qu'une chose, les retrouver, ses vraies amies. Des amies qui ne se jugeaient pas et qui ne la jugeaient pas. Avec qui, tout semblait naturel, avec qui il fait bon de passer un bon moment. Mais pourtant, même si elle les adorait, A. savait qu'elle ne pouvait se confier à elles, elle ne le peut avec personne. Elle aimerait tant avoir une amie comme dans ces séries, une amie à qui elle pourrait téléphoner à n'importe quelle heure, moment de la journée. Avec qui elle pourrait être "complètement" elle sans aucune crainte.
Ca ne va pas, et A. le sait très bien. Elle se confine dans cette solitude et ces quelques semaines sans cours ne seront p-e pas si bénéfiques qu'elle le pense. Se mettre à l'écart de tout le monde, s'isoler dans sa chambre ne fait qu'agraver l'étendue de cette plaie qui s'est réouverte pour on ne sait quelle raison. Mais tant pis, elle sait qu'elle en a besoin. Besoin de faire le point, de reprendre le dessus, d'enterrer tout ça bien profondément, de refermer cette plaie... encore, et continuer. Telle une masse inconsciente qui se bouge vers on ne sait quoi. Garder le sourire, croire au destin, ce sont encore peut-être les deux dernières choses qui la motivent. Terminer ces années d'étude, aller jusqu'au bout et prendre enfin son indépendance. Ou alors simplement aller au bout de cette année, et profiter de vacances au soleil avec elles, les vraies (amies).
Envie de partir loin, de tous les laisser et de tout recommencer. Se trouver un simple job comme serveuse, un petit appartement près de la mer, en Australie, et se laisser vivre ! Ou simplement, se laisser porter par le vent, sans contrainte ni douleur. Vivre simplement, la tête libre, le coeur léger.